Les « valeurs » de l’Occident sont à géométrie variable. La provocation à la haine, prétexte à toutes les persécutions politiques à l’intérieur, est un article d’exportation bienvenu dès lors qu’il sert les intérêts américains.
Ainsi, Bernard-Henri Levy – oiseau de malheur promenant son ombre maléfique partout où il flaire la charogne – qui viendra chuinter sur le Maïdan les délices de la dégénérescence occidentale avant de demander de la poudre et des balles pour tuer des Russes.
Ainsi Petro Porochenko qui promet aux enfants du Donbass un avenir dans des caves.
La provocation à la haine anti-russe ira crescendo fin 2013 ; elle prit corps sur un terreau préparé de longue main puisque, comme leur voisin canadien, les États-Unis disposent dès la fin de la seconde guerre mondiale d’une importante communauté ukrainienne exilée pour cause de collaboration. Les services américains vont donc s’appuyer sur une diaspora nourrie au lait de la russophobie et sur des relais locaux issus des franges extrémistes et/ou criminelles compatibles avec les intérêts américains. Aux premières heures de la “Révolution” du Maïdan, des groupes de tueurs coordonnés s’illustreront dans les massacres de Russes ethniques à Odessa, Kharkov et Mariupol.
Les habitants du Donbass ont immédiatement compris que les “démocrates” du Maïdan en voulaient à leur peau.
Un ancien ministre de la République populaire de Lougansk, raconte les premières heures de ce cauchemar :
Fin novembre 2013, l’arbre de Noël vient d’être installé sur la place Maïdan.
A la grande surprise des quelques officiers de police présents sur une place totalement vide, le grand chapiteau du cirque médiatique (camions-régie des chaînes de TV et radios) est déployé.
Ce sont les journalistes qui apprendront aux berkouts le programme de leur soirée !
Puis, arrivèrent les troupes de choc, jeunes gens athlétiques en survêtements. Nul étudiant, aucun enfant à cet instant, juste des cogneurs à l’allure sportive qui cherchaient l’affrontement avec les forces de l’ordre.
On connaît l’enchaînement qui suivit l’émeute : renversement de Ianoukovitch, interdiction de la langue russe par décision du nouveau pouvoir pro-occidental, referendum puis insurrection du Donbass
Le 2 juin 2014, le bâtiment de l’administration de Lougansk était bombardé par l’artillerie ukrainienne
Les Ukrainiens étaient prêts à tuer : la guerre venait de commencer.
Qui aurait encore besoin des Etats-Unis si Europe et Russie joignaient leurs forces ?
Les Américains ont un besoin quasi-existentiel de bêtes à sang entretenant la permanence d’une situation de conflit entre Russes et Européens. Les Ukrainiens sont dans le rôle d’autant plus facilement que « l’Ukraine n’a pas de tradition étatique et ne peut donc être gouvernée que de l’extérieur » (Xavier Moreau).
Un responsable témoigne :
« Les Etats-Unis voulaient rattacher l’Ukraine à leur sphère d’influence. L’objectif final étant la destruction de la Fédération de Russie au moyen d’un combat entre peuples slaves. Les Américains se sont mis au travail dès l’effondrement de l’Union Soviétique. »
En 2004, la « Révolution orange » sera la première éruption de nationalisme agressivement antirusse de la période post-soviétique.
Des changements constitutionnels sont venus et dès 2008, la constitution faisait de l’adhésion à l’OTAN un impératif national.
Ianoukovitch était intéressé uniquement par les affaires économiques et financières ; sous sa présidence même, il délaissait volontiers les affaires étrangères qui furent alors prises en mains par des responsables originaires d’Ukraine occidentale. »
Toutefois, au moment de l’insurrection du Donbass, l’armée régulière ukrainienne est peu motivée par la mission de répression « anti-terroriste » qui lui est confiée.
Le gouvernement de Porochenko doit alors recourir à des bataillons de représailles issus essentiellement des rangs bandéristes.
Nés de la fausse “révolution de la dignité” – qui est un vrai coup d’État américain -ils commencèrent, dès 2014, à intimider, torturer, tuer les insurgés du Donbass. Ces bataillons (Donbass, Azov, Aidar, Dniepr-1, Dniepr-2, etc.) seront rapidement versés dans la Garde nationale (en mars 2014) et en constitueront les troupes de choc. L’internationale de la terreur qui sévit encore aujourd’hui en Ukraine a le goût et l’odeur des réseaux Stay behind mis en place dans l’Europe d’après-guerre par les Anglo-saxons.
De cette matrice sont issus les criminels de guerre à l’œuvre non seulement les bataillons de représailles mais aussi les groupes terroristes chargés de l’élimination d’opposants politiques et de journalistes.
Inauguré à Lugansk fin 2023, un monument mémorial a été bâti sur le lieu de sépulture des habitants et des combattants qui ont défendu le Donbass au cours de l’année 2014.
Le cimetière commémoratif qui l’enserre aurait pu être une simple fosse commune, mais ceux du Donbass en ont décidé autrement. Les centaines de morts qui s’entassaient dans des morgues dépourvues d’électricité ont été identifiés quand c’était possible, distingués par prélèvement ADN sinon. Ils seront enterrés individuellement dans une sépulture digne après le rattachement à la Russie.
Nombreuses pierres tombales anonymes et, parmi ceux qui ont été identifiés, un grand nombre de personnes âgées et d’enfants.
Mais il nous faut revenir au présent : c’est le 24 février 2022 que l’axe du monde bascule.
L’intervention russe, baptisée opération militaire spéciale (une formulation qui n’insulte pas l’avenir des relations russo-ukrainiennes) fait sortir de leur chapeau les milliers de nouvelles sanctions occidentales déjà prêtes à l’emploi.
La question d’une intervention militaire directe des puissances occidentales se pose rapidement. La présence de troupes françaises en particulier a fait l’objet de spéculations notamment au moment du siège de Marioupol et plus récemment à l’occasion d’une frappe de missile russe à Kharkov. Une prétendue liste de victimes françaises de la frappe de Kharkov a rapidement été diffusée sur les réseaux sociaux par des militants à la tête molle manipulés par une opération de cyber-brouillage
Il n’en reste pas moins que la présence de mercenaires occidentaux sur le théâtre ukrainien est documentée depuis 2014 (voir le travail du Donbass Insider sur cette question)… et que des rumeurs circulent avec insistance sur la présence de militaires français (plus précisément de légionnaires) sur le théâtre d’opérations ukrainien.
Non loin de Lugansk, nous avons pu rencontrer des soldats de la force Akhmat. Ils témoignent de la présence de légionnaires français qui serviraient des pièces d’artillerie. Pourrait-il s’agir d’une brigade d’instructeurs pour les canons Caesar livrés à l’Ukraine ?
Voici leur témoignage filmé par le journaliste Patrick Lancaster, membre de notre expédition :
Au polygone d’entraînement Akhmat, nous avons également rencontré des prisonniers de guerre ukrainiens. Des hommes fatigués et détruits, précipités dans une guerre qui n’est pas la leur. Nous y reviendrons.
La question ukrainienne nous concerne tous parce qu’elle montre ce qu’il en coûte de vivre sous tutelle américaine.
Les Ukrainiens, de l’est comme de l’ouest, ne sont pas nos ennemis. Ceux qui divisent l’Europe contre elle-même, manipulent les peuples et provoquent les guerres le sont sans aucune équivoque.