Il paraît que l’Europe est libre. Dans son bureau bruxellois, Jean Dupont (ou Manfred Fritz, peu importe) lève la tête : au plafond, des câbles. Ils viennent de Washington, de Wall Street, de Hollywood, de Google, de Netflix, de Langley. La liberté a des tuyaux.
L’Europe, abrutie par cinquante ans de somnifères diplomatiques, rêve qu’elle est libre, souveraine, maîtresse de son destin. Dans ses songes, elle signe souverainement des traités, serrant les doigts moites d’un daddy américain bienveillant, certes peut-être un peu insistant.
Mais sur le plancher des vaches, les bases de l’OTAN s’illuminent comme boutons d’acné sur un visage adolescent : l’Europe n’est pas libre, l’Europe est occupée !

Apocalypse écossaise
Juillet 2025. Trump fanfaronne depuis l’Écosse, Ursula von der Leyen vient sceller « l’apaisement ». Résultat : une base tariff de 15 % sur la plupart des biens européens exportés vers les États-Unis, tandis que l’UE promet d’acheter pour 750 milliards de dollars d’énergie américaine, d’investir 600 milliards aux États-Unis (au détriment de l’Europe donc), et de charger la mule en armements made in USA. Mais les voix rassurantes de l’abandon, médias et Christine Lagarde en tête, nous rassurent : c’est moins pire que 30 % !
Mais il n’y a pas que les accords commerciaux léonins. Armés de leurs normes impériales (inventaire à la Prévert : moeurs, néo-libéralisme, finance vagabonde, extraterritorialité, médias, culture, armement), les États-Unis sont la principale menace pour les libertés, l’identité et la prospérité européennes :
– Colonisation culturelle depuis 1945. Le stade ultime du soft power américain est l’afro-américanisation de la jeunesse européenne
– Vassalisation économique et stratégique : unilatéralisme, ingérence, occupation
– Pseudo-construction européenne comme ingénierie politique américaine

Énergie : le tuyau américain
Le sabotage du Nord Stream (septembre 2022) a scellé le crash énergétique européen : l’Allemagne a perdu son accès bon marché au gaz russe et c’est toute l’Europe qui paye. En échange, elle a gagné des tankers de GNL américain, bien plus cher et bien plus polluant. Merci qui ? Merci l’alliance !
L’UE devient premier client du GNL US, avec ~45–50 % de parts selon années et sources ; en 2024, les Etats-Unis fournirent environ 56 milliards de mètres cubes de GNL américain à l’UE. Le deal de 2025 pousse plus loin : lier politique commerciale et promesses d’achats énergétiques. Le gaz n’est pas qu’un combustible ; c’est un contrat.
Un contrat qui vaut bien les 5 milliards de dollars dépensés pour l’opération de changement de régime en Ukraine, selon les dires mêmes de Victoria « Fuck the EU » Nuland !



L’alliance atlantique : une camisole brodée de drapeaux.
Depuis 2014 (sommet de Newport), les Alliés visent 2 % du PIB en défense. En 2024-2025, plus de vingt membres atteignent (ou dépassent) le seuil ; certains discutent même des cibles supérieures car Trump exige 5 %. Au-delà des slogans, la mécanique est simple : plus de budgets = plus d’achats de matériel US (F-35, drones Reaper, Patriot, logiciels, satellites, etc.).
On peut aimer l’Alliance et détester le sentiment d’être client captif ; les deux choses coexistent très bien dans un salon de l’OTAN à Haren, entre café filtre et badges visiteurs. Depuis 1949, ce machin transocéanique promu comme un parapluie nucléaire n’a cessé de devenir un levier stratégique, une laisse élégante autour du cou des vieilles nations du Vieux Continent. La Guerre froide a donné le prétexte, l’hégémonie américaine a fait le reste. Post guerre froide, l’alliance est devenue un empire sans nom. Un empire d’autant plus dangereux qu’il prétend ne pas en être un. Aujourd’hui, les avions (désastreux F35 !) sont américains, les radars sont américains, les décisions sont prises à Washington, pendant que l’Europe continue à applaudir comme un caniche dressé. Les élites européennes – VRP postcoloniaux du grand marché global – jouent la loyauté servile. Pas une politique de défense digne de ce nom. Pas de diplomatie autonome. Dès que le grand frère siffle, on envoie des F-16 sur un pays arabe quelconque, ou on pousse des sanctions qui nous coupent le gaz en hiver. L’Europe s’est-elle interrogée sur ses intérêts ? Sur sa géographie ? Non. Elle obéit à une carte mentale gravée à Langley.
Qu’a-t-elle décidé seule ces trente dernières années ? Rien. Sur l’Irak ? Sur la Serbie ? Alignement. Sur la Libye ? Participation. Sur l’Ukraine ? Exécution. On nous dit que c’est pour défendre la démocratie, mais les bombes ne tombent jamais sur Tel Aviv.
Et si l’ennemi n’était plus l’Est, mais l’Ouest ? Non pas la Russie – ce croquemitaine utile – mais notre propre servitude volontaire.
Et les peuples ? On ne leur a jamais demandé leur avis. Ils sont trop occupés à payer leur électricité ou à s’indigner sur TikTok. Pourtant, dans les cafés de Rome, à Athènes, à Belgrade, ou à Dresde, les gens le savent confusément : on n’est pas tout à fait chez nous. On marche dans des villes défigurées par des traités qu’on n’a pas choisis. On vit dans une paix surveillée, garantie par des drones américains qui nous survolent, au cas où on ferait un cauchemar d’indépendance.

L’Amérique impériale : les normes comme blindage
On connaît la panoplie : le dollar-laisse (OFAC), la pêche aux données (CLOUD Act), la matraque anticorruption extraterritoriale (FCPA), soit la diplomatie par les sanctions.
Le dollar, c’est la laisse ; OFAC, c’est la main qui la tient. Le Bureau du Trésor l’explique sans rougir : les missions extraterritoriales permettent de « bloquer les avoirs terroristes à l’étranger » et d’exporter les blocages là où ça fait mal. Vous faites affaire en dirhams, roubles ou yuans ? Si une banque US, une chambre de compensation SWIFT en dollars ou un simple mail américain est dans le circuit, la compétence yankee s’invite à table. La banque BNP Paribas en a fait un exemple : plaider coupable et signer un chèque de 9 milliards en 2014 pour des transactions en dollars avec des entités sous embargo — record planétaire, jugements et communiqués à l’appui. Message : qui passe par le clearing en dollars entre dans la juridiction US.
CLOUD Act : derrière ces cinq lettres, votées à la volée en mars 2018, le ministère de la Justice annonce fièrement que la loi « ouvre l’accès aux informations électroniques détenues par les fournisseurs américains, même quand ces données sont stockées à l’étranger ». Vous êtes en France, vos serveurs à Francfort, vos contrats en euros ? Pas grave : si le logo sur le disque dur dit Amazon, Microsoft ou Google, un juge fédéral peut cueillir vos mails comme des fruits mûrs.
Reste à couvrir la corruption pour finir la panoplie : Foreign Corrupt Practices Act.
Le guide DOJ/SEC rappelle qu’un pot de vin versé par un Norvégien à un nigérian peut suffire si un courriel est passé par un serveur Gmail – hop, compétence US – ou si un dollar a transité en clearing new-yorkais – hop, compétence US.
En juin 2025, Reuters note que le DOJ repriorise l’application du Foreign Corrupt Practices Act (FCPA) pour cibler plus spécifiquement les entreprises étrangères dont les activités menacent la compétitivité économique des États-Unis, conformément à une nouvelle stratégie définie par le président Donald Trump. Le bras de fer devient géoéconomique : on ne punit plus seulement la corruption ; on façonne le marché mondial.
Récapitulons : l’OFAC ferme vos tuyaux bancaires ; le CLOUD Act pénètre vos disques durs ; le FCPA fouille vos mails et vos virements !



L’ingénierie transatlantique de « l’Europe » : argent discret, dossiers déclassifiés
Les archives et la littérature savante sont claires sur un point : l’American Committee on United Europe (ACUE), vitrine pilotée par des vétérans de l’OSS/CIA, a financé et influencé des structures pro-fédéralistes d’après-guerre.
Au printemps 1948, deux vétérans du renseignement américain — William « Wild Bill » Donovan, ex-OSS, et Allen Dulles, futur patron de la CIA — ont rédigé la charte du nouvel organisme dont l’acte de naissance, daté du 5 janvier 1949 à New York, précise que la structure doit « soutenir toute initiative propice à l’unification fédérale de l’Europe occidentale ».
L’historien Richard J. Aldrich documente que les contributions américaines représentaient au moins la moitié du budget du Mouvement européen au milieu des années 1950.
Ambrose Evans-Pritchard (Daily Telegraph, 19 septembre 2000) ajoute des chiffres précis par année et détaille le rôle de Ford/Rockefeller et de Paul Hoffman, premier administrateur de l’ECA (l’agence gouvernementale américaine créée en 1948 pour administrer le plan Marshall).
L’ACUE signera donc les chèques qui irrigueront, outre le Mouvement européen, le Comité d’action de Jean Monnet, les campagnes en faveur du plan Schuman (CECA, 1951) et de la Communauté européenne de défense. Nonobstant, de Gaulle – qui a certes permis à la France d’échapper au traquenard de l’AMGOT (Allied Military Government of Occupied Territories), un protectorat auquel n’échapperont pas d’autres pays européens – fera de l’agent américain Monnet son Commissaire au Plan !
Au cœur du dispositif, Jean Monnet opère selon la « méthode fonctionnelle » : intégrer d’abord le charbon et l’acier dans une Haute Autorité supranationale ce qui revient à désamorcer le politique par la technique et à verrouiller l’irréversibilité par les traités. Jean Monnet comprenait que la souveraineté est têtue ; il la découpe donc en rondelles fonctionnelles. Un mode de gouvernance qui « rationalise » les politiques, sans le moindre souci de légitimité. Un article du Journal of Economic Perspectives rappelle que c’était le plan : transférer « des fonctions spécifiques » à une Haute Autorité qui ne passerait pas par le peuple.
L’intégration devient contournement : trop chaude dans l’arène démocratique, elle se refroidit dans les cuisines des experts.
Outre Monnet, les responsables européens (Retinger, Schuman, Spaak) furent traités par Washington comme des « auxiliaires » rémunérés.
Ce type de financement fait bien partie de l’ADN institutionnel européen. Sa condition non négociable : ne jamais contrarier la politique étrangère des ÉtatsUnis !
Au fait : la source d’Ambrose ? Les dossiers déclassifiés de la CIA elle-même au titre de la FOIA (Freedom of Information Act ) !




Le Royaume-Uni, première victime
C’est contre-intuitif, mais le Royaume-Uni a été la première victime de la rapacité américaine lorsque le 14 août 1941 la Charte atlantique impose l’ouverture de son marché intérieur (fin du « Imperial Preference »), le sacrifice de la Livre Sterling au profit du dollar et le démantèlement de son empire. L’Anglo-American Financial Agreement finira le travail en 1946.
Le prix de l’engagement américain dans la guerre, c’est l’alignement inconditionnel et l’annihilation de la puissance britannique.
Traduction pour insomniaques : Churchill a naufragé l’Empire

Descente au sous-sol : le Plan Marshall mis sur la table d’autopsie
On célèbre encore George Marshall comme un mécène du vieux continent. Annie Lacroix-Riz, elle, est descendue à la morgue et a ouvert le corps d’un intolérable délit d’ingérence. Au premier coup de scalpel, elle tombe sur les menaces à suspendre l’aide si un pays commerçait avec l’Est ou laissait les communistes approcher les stocks de farine. Ce verrou figure noir sur blanc dans les documents des Foreign Relations of the United States (FRUS) series : tout le monde a compris que l’argent américain arrive avec un cadenas à combinaison géopolitique. Tout le monde a compris, mais personne ne moufte !
Deuxième incision : la prise en otage des contre-valeurs. Chaque gouvernement européen recevant des dollars doit en déposer, en monnaie nationale, la contre-valeur sur un compte verrouillé. Les commissions mixtes américano-locales surveillent l’usage de ces fonds ; les archives françaises, dépouillées par Lacroix-Riz, montrent à quel point le Trésor US veille au grain.
Bilan de l’autopsie : l’« aide Marshall » arrive avec un garrot, un mode d’emploi et un pistolet posé sur la table des « négociations » (en réalité, nous dira Annie Lacroix-Riz, les Américains ne négocient jamais). Le plan fera de l’Europe une colonie américaine. La Charte de l’Atlantique, les accords Blum-Byrnes, le système de Bretton Woods, qui ont formé le prologue du Plan Marshall, ont été extorqués par les Etats-Unis à une Europe en guerre. Depuis lors, l’Europe respire à travers une paille tenue par Washington.

Le pipeline culturel : Blum-Byrnes, Hollywood et la longue traîne
1946. Accords Blum-Byrnes : la France échange soulagement de dette/ligne de crédit contre ouverture élargie, notamment de son marché ciné. Quotas repensés : quatre semaines françaises sur treize, neuf « ouvertes » — et un déferlement d’œuvres américaines, ~340 films US rien que sur le premier semestre 1947 selon les synthèses historiques. Au-delà de la France, l’industrie US s’organise à l’export via la Motion Picture Export Association, cartel légal sous l’égide du Webb-Pomerene Act (1918) — exemption antitrust pour l’export.
Avance rapide : l’Observatoire européen de l’audiovisuel publie ses chiffres du cru 2024 : les films américains captent encore 63 % des entrées dans l’ensemble de l’Europe, six points de moins qu’en 2023 mais toujours l’écrasante majorité. Les productions européennes (d’ailleurs américanomorphes) grapillent 32,8 %. Netflix, Disney+, Amazon ont déjà déplacé le champ de bataille du grand écran au salon : même imaginaire, même algorithme, même suprématie.
La morale est gravée sur pellicule : on a troqué un crédit (remboursable) d’après guerre contre un trou noir culturel, et le trou noir continue d’avaler nos images — séance après séance, stream après stream.



Les filières d’élites : clubs, fondations, échanges
Derrière les liturgies sur la « méritocratie » et les «talents », il y a les fabriques : ces sas de décompression transatlantiques où l’on tamponne les passeports d’Européens soumis à l’Oncle Sam et promis aux fauteuils ministériels.
Les listes existent, publiques :
. Young Global Leaders (WEF) qui compte parmi ses alumnis européens des figures gouvernementales actuelles : le WEF (créé par la volonté du Bilderberg, le lieu de bavardage de l’atlantisme élitaire) sélectionne ainsi des moins de 40 ans, par cooptation, pour un parcours pluriannuel — « nomination only » : aucun appel à candidatures publiques. Gabriel Attal n’a pas attendu : promotion YGL 2020, aux côtés de Sanna Marin ou Annalena Baerbock.
Alexander De Croo, intronisé YGL en 2015, Sebastian Kurz en 2016. Plus au sud, Mamuka Bakhtadze, Premier ministre de Géorgie (2018-2019) reçoit son badge en 2019.
. French-American Foundation : plus feutrée, elle forme sur deux ans, « ce qui compte » entre Miami et Marseille. Epinglons les visages : Emmanuel Macron, Young Leader 2012 à la FAF ; Édouard Philippe, 2011 ; Jean-Noël Barrot, 2020. Tout est écrit noir sur blanc dans les communiqués et les pages alumni.
. Programme IVLP du Département d’État : plus vieux, plus massif et si possible encore plus opaque : c’est l’International Visitor Leadership Program du Département d’État. Plus de 500 chefs d’État ou de gouvernement mondiaux y sont passés. Michel Barnier, Raymond Barre, Pierre Bérégovoy, Jacques Chaban Delmas, François Fillon, Jean-Claude Gaudin, Valéry Giscard d’Estaing, Brice Hortefeux, Lionel Jospin, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy notamment chez les Français…
Les méthodes de recrutement se répètent : pas de porte d’entrée pour l’IVLP ; nominations et cooptations pour les YGL ; dossiers filtrés pour la FAF. Les chiffres sont extravagants et assumés, l’entre-soi atlantiste est un slogan institutionnel.
Former, c’est formater. Formatage et corruption se complètent. Les réseaux travaillent sur la durée.



Cartes et fantômes : l’Europe, la Russie, la profondeur
Quatre Russes sur cinq vivent du côté européen des monts Oural : ce n’est pas une métaphore, c’est de la géo-démographie de base.
Demander si la Russie est européenne, c’est en outre oublier qu’elle a non seulement reçu, mais aussi fabriqué une part essentielle du roman européen : la chrétienté pénètre Kiev au Xe siècle, l’alphabet cyrillique descend du grec, Pierre le Grand bâtit Saint-Pétersbourg comme une fenêtre ouverte sur Amsterdam et Versailles, Tolstoï et Dostoïevski s’invitent au panthéon littéraire occidental ; la musique de Tchaïkovski circule dans les salons viennois pendant que Mendeleïev donne sa table périodique au monde.
Ce capital culturel n’est pas exotique : c’est de la chair européenne.
Plus d’un siècle après la chute de Constantinople, Moscou se proclame « Troisième Rome ». La formule n’a de sens que parce qu’elle reprend un imaginaire européen où la succession Rome/Byzance définit l’orbite civilisationnelle.
Réalité géopolitique brute : ignorer la Russie revient à scier le continent jusqu’au trognon, amputant sa profondeur stratégique (flanc est, Arctique) et son trésor naturel (gaz, pétrole, terres rares). Les sanctions boomerang actuelles montrent l’inverse en creux : sans ces flux, l’Union se rue sur le GNL américain comme un patient sous oxygène.
Le pipeline culturel se double d’un pipeline physique : sans flux sibériens, l’Europe péninsulaire reste plaquée contre son rivage atlantique.
Alors poser la question « La Russie est-elle européenne ? » c’est mal poser la question : oui, elle l’est, par géographie humaine, par histoire, par culture. La vraie question est : quand l’Europe décidera-t-elle de redevenir un sujet capable d’intégrer ce morceau d’elle-même, au lieu de le laisser à la rivalité Washington-Pékin ?
En clair : nier la place européenne de la Russie n’abolit pas la géographie ; cela ne fait que laisser d’autres tracer les lignes à notre place. La vraie question est stratégique : peut-on, en 2025, imaginer une architecture de sécurité et de prospérité européenne amputée de sa composante russe ? Si l’on répond oui, il faut assumer le coût d’un rideau de fer énergétique, culturel et militaire permanent. Si l’on répond non, il faut inventer un modus vivendi qui reconnaisse la Russie comme partie prenante.
Épilogue : pour une Europe post-américaine !
L’Europe est une idée trop belle et trop puissante pour être un protectorat. Le jour où Washington décidera que Taïwan vaut une guerre, l’Europe suivra-t-elle sans broncher ? Mourrons-nous pour les semi-conducteurs de TSMC ?
Nous voulons une Europe post-américaine, adulte, négociant avec tous. L’Europe a les cerveaux, les armes, les industries. Elle pourrait bâtir une défense intégrée. Elle pourrait négocier avec la Russie sans trembler et dialoguer avec la Chine sans réciter un script.
Mais un sevrage, ça s’organise :
- Investir dans des capacités européennes (industrie, armement, standardisation) ;
- Reprendre la souveraineté juridique (clouds, données, paiement) ;
- Assumer la géographie (à l’Est, au Sud) ;
- Arrêter de troquer des promesses d’achats à 12 zéros contre des trêves tarifaires temporaires ;
- Châtier les traîtres.
L’Europe est trop vieille pour être une colonie, trop riche pour être une marionnette, et trop belle pour continuer à se vautrer dans l’insignifiance.
Comme l’a vu Guillaume Faye dans sa fièvre archéofuturiste, il faut aux peuples européens une forteresse qui s’étendrait de Brest à Vladivostok, et à terme fusionner Europe et Russie dans une confédération impériale assez vaste pour résister à l’Empire maritime américain car seuls les continents peuvent tenir tête aux océans.L’avenir de l’Europe ne passe pas par l’obéissance. Il passe par la dissidence.
Le moment est venu.
