Décret du Cabinet des ministres d’Ukraine n° 168 du 28 février 2022
« Il est établi que les familles des personnes décédées mentionnées au point 1 du présent décret reçoivent une aide pécuniaire unique d’un montant de 15 000 000 hryvnias (environ 50 000 USD, NDA), répartie en parts égales entre tous les bénéficiaires prévus à l’article 16-¹ de la loi d’Ukraine « Sur la protection sociale et juridique des militaires et des membres de leur famille »
La putrescine, ou tétraméthylène diamine est un composé organique de formule NH2(CH2)4NH2 appartenant à la classe des diamines. C’est un composé à l’odeur particulièrement nauséabonde, proche structurellement de la cadavérine et, comme cette dernière, principalement produite par la dégradation d’acide aminés dans les organismes vivants et morts sous l’action des enzymes protéolytiques bactériennes
Wikipedia
Mini-bus parano
Dès l’aube, le convoi de presse s’élance sur la route de Briansk et dans les têtes ça tourne en boucle : ATACMS à l’arrivée ou douche de drones made in Kiev ?
Une provocation ukrainienne n’est pas à exclure en ce jour où les Russes doivent remettre aux autorités kiéviennes les premiers corps de soldats tombés au front.
Les options de Kiev sont très limitées : s’ils prennent livraison des cadavres, il faudra révéler leur existence aux familles et verser les 50.000 dollars d’aide aux familles prévus par la loi ukrainienne. Pour 6000 corps, la facture s’élèverait à 300 millions de dollars d’indemnités. Pas rentable ! Et pour commencer, pas racontable ! Les dépouilles des soldats ukrainiens, abandonnés par les leurs sur le champ de bataille pourraient coûter très cher en termes de relations publiques
Créer un incident violent permettrait à Kiev de noyer le poisson : la guerre ukrainienne, perdue sur le terrain, est une guerre hybride dans laquelle le story-telling est tout.

Istanbul : encore raté !
Les négociations d’Istanbul n’ont abouti à aucun progrès sur les questions clés : territoires, statut de l’Ukraine vis-à-vis de l’OTAN, etc.
Tout juste y-a-t-il eu un embryon d’accord sur les échanges de prisonniers et de cadavres. Aujourd’hui devait être le premier acte.
La Russie est prête à restituer 6000 corps de soldats ukrainiens. C’est à la fois un geste de bonne volonté de sa part et un terrible piège cognitif pour Kiev qui est mis au pied du mur : les Ukrainiens vont-ils abandonner leurs propres morts une deuxième fois ?
Sur l’un des lieux de « livraison » (plus de 1200 cadavres présents sur un total de 6000), quatre camions réfrigérés. Bien sûr, les médias mainsteam occidentaux brillent par leur absence, puisque cet « échange » n’est pas soluble dans leur narratif.
Une très brève allocution du Lieutenant General Alexandre Zorin (guère plus de deux minutes par crainte d’une frappe ukrainienne) apprend aux journalistes présents que le processus est reporté sine die par Kiev.
Paroles de vétéran
Sur place, l’ami Develay recueille les confidences d’un vétéran : « Quand les Russes sont sortis et ont récupéré tous les corps, ils étaient extrêmement endommagés ; la pourriture et la puanteur étaient assez fortes… sans parler du fait qu’ils ont dû esquiver les drones et les tirs d’artillerie, parce que ces connards ne respectent rien. »
Il ajoute à destination des Ukrainiens : « Votre gouvernement ne se soucie même pas de venir vous chercher et de vous ramener auprès de votre famille pour un enterrement digne. Ils restent sur le champ de bataille jusqu’à trois ou quatre jours d’affilée… Leurs corps ont largement le temps d’être dévorés par les chiens errants et les rats. »



Épilogue olfactif
Enfin, c’est l’ouverture d’un camion frigorifique. L’odeur de mort est insoutenable en dépit de la congélation des corps, par ailleurs enfermés dans des sacs plastiques étanches.
Il y a une mémoire des odeurs. Celle qui restera de la journée d’hier sera à jamais liée à ces corps que personne ne réclame et à la bestiale inhumanité du régime qui les a envoyés au casse-pipe : mépris de la vie et refus d’honorer ses morts. Pestilence glaciale.